Jean-Luc Mélenchon affirme s’être fait piéger par un étudiant en journalisme à la suite de la diffusion d’une vidéo. Estimant avoir été «mis au pilori médiatique
» dans la foulée, il a profité des circonstances pour s’attaquer à la presse et à ses professionnels dans un billet de blogue intitulé «Un étudiant en religion médiatique démasque un mécréant».
Le président du bureau national du Parti de gauche poursuit dans son texte ses récriminations habituelles contre les médias. «Une certaine caste médiatique se déchaîne contre moi! J’ai commis le crime de lèse vache sacrée
», écrit-il. «Il est vrai qu’à force de dénoncer les méthodes d’Arlette Chabot [directrice de l’information du groupe France Télévisions, ndlr], je devais m’attendre à une réplique de la confrérie des griots
», ajoute-t-il.
Mélenchon commente ainsi les suites de l’entretien qu’il a accordé à un étudiant de l’École de journalisme de Sciences Po. Il qualifie la vidéo publiée sur le site Dailymotion de «chef d’oeuvre de manipulation
», mais il n’indique pas en quoi elle aurait été manipulée. Il explique seulement avoir été victime d’«une sorte de caméra visible/cachée
», sans plus de précision.
Le politicien dénonce longuement les méthodes du journaliste étudiant. «Au mépris de toutes les règles de ce métier, sans mon accord, sans dire où, quoi, comment, le film volé [a été] mis en circulation
» dix jours après l’entretien, précise-t-il. Il s’étonne ensuite que ça devienne «une info pour toute la presse comme si j’avais fait une déclaration officielle
». Et il en tire une leçon: «Je ne me laisserai plus jamais approcher par un étudiant en journalisme, ni un journaliste stagiaire.
»
Mélenchon dénonçait déjà le travail des journalistes dans ses réponses aux questions de l’étudiant. Il s’était d’abord indigné d’un titre du journal Le Parisien au lendemain du premier tour des élections régionales françaises. «Ce mélange de voyeurisme et de prostitution de l’esprit public va continuer jusqu’à la catastrophe
», avait-il affirmé. Quand l’étudiant avait tenté de l’amener sur le débat lancé par le quotidien, à propos des maisons closes, l’homme politique s’était emporté: «J’ai jamais entendu quelqu’un me parler de ça, sinon vous et votre sale corporation voyeuriste et vendeuse de papier.
»
Il avait vertement rabroué le futur journaliste qui insistait: «Donc avec moi, vous parlez de politique et vos sujets de merde, vous allez les faire avec des gens qui veulent répondre à la merde.
» Le politicien avait alors décidé de mettre un terme à l’entretien: «Tu fermes ta petite bouche, tu me parles de politique, moi, je te parle de média et de ton métier pourri.
» Mélenchon avait encore ajouté: «Je veux vous parler du titre du Parisien, petite cervelle, pas de la prostitution.
» Il avait pris congé de celui qui l’interrogeait en lui lançant: «Vous êtes tous les mêmes et vous êtes en train de préparer un drôle de métier.
»